Nous sommes nombreux à nous interroger sur la création d’entreprise. L’un des freins les plus importants est l’assurance que notre projet à des chances d’aboutir et de nous permettre d’en vivre.
La démarche de création d’entreprise comporte des étapes qui nous aident à mettre toutes les chances de contre coté pour parvenir à sécuriser notre projet de création.
Suivre les étapes décrites dans cet article, doit vous permettre de travailler la qualité de votre projet mais aussi de préparer, au fil du temps un projet qui dispose d’un modèle économique rentable permettant d’assurer le développement du business.
Tout commence par l’idée et la réalisation d’un plan de développement
La première des choses à faire avant de se lancer dans un projet de création d’entreprise est de tester notre idée et de réaliser un plan de développement.
Entre prendre, commence par la validation de son idée de création d’entreprise
Une idée de création d’entreprise est une idée qui répond à un problème exprimé par un groupe de client potentiel.
Le problème doit être identifié, défini et suffisamment important pour que les clients potentiels soient près à dépenser une somme que vous jugé raisonnable pour l’acquérir.
La valeur ajoutée apportée par l’idée de création ou la solution proposée répond généralement à :
- Une souffrance (santé, psychologique, …)
- Un besoin (nourriture, habillement, amour, passion, détente, sport, vie en groupe, rencontres, …),
- Un manque (temps, de connaissance, de compétence, …),
- Un énervement,
- Un besoin d’efficacité,
- Un besoin d’information ou de formation,
- Un besoin d’évolution (innovation, restructuration d’un marché, …)
- Un prix trop important,
- Un service manquant ou inexistant
- Un besoin de protection, de partage, de communication, …
- …
S’assurer de l’existence d’un problème ressenti (les startuppers nomment cela le « pain point ») est le point de départ incontournable pour créer une entreprise. En effet, le marché ne s’adaptera pas au produit (sauf cas exceptionnel), c’est donc au porteur de projet de s’assurer qu’il existe un marché pour son produit ou service.
Réaliser un plan de développement
On ne part pas à l’aventure sans savoir où l’on va (définir le projet) et comment on y va (réalisation d’un plan de développement).
Réaliser un plan de développement permet de décrire le projet et de baliser les principales étapes de la démarche en se concentrant sur les aspects essentiels du projet.
On y précisera :
- Ce qu’on va vendre et à qui on va le vendre. La nature du produit ou service qu’on va vendre et la typologie de client qu’on veut toucher (particuliers, entreprise, grand public, âge, centre d’intérêt, secteur d’activité, …).
- Qui sont vos clients et quelle valeur ajoutée votre produit, ou service va-t-il leur apporter.
- Quelles seront les conditions de vente, mise à disposition, distribution de votre produit ou service ?
- Quelles sont les compétences nécessaires à la mise en œuvre de votre projet.
Etudier la faisabilité du projet d’entrepreneuriat
L’entrepreneuriat comporte différents aspects qu’il est nécessaire d’étudier afin de juger de sa faisabilité.
L’étude de marché
Bien connaître son marché, permet de prendre des décisions en toute connaissance de cause !
Réaliser une étude de marché consiste à collecter, trier et analyser l’ensemble des informations permettant de définir et mesurer le marché cible (avis clients, listes des produits et acteurs présents sur un marché, statistiques, …). Elle permet de s’assurer de plusieurs choses :
- La cohérence du projet entrepreneurial,
- Approfondir les connaissances du créateur d’entreprise sur les évolutions et les acteurs du marché,
- Mesurer, évaluer let chiffrer les différents aspects du projet de création. Ces éléments serviront à réaliser le prévisionnel financier (bilan prévisionnel et compte de résultat prévisionnel)
- Identifier le positionnement des produits (ou services) présent sur le marché cible et identifier les segments porteurs
L’objectif d’une étude de marché et d’identifier la stratégie commerciale la plus propice à la mise en place d’un modèle économique viable. Attention de ne pas imaginer des solution trop couteuses ou complexes, plus la stratégie est simple plus elle a de chance de fonctionner.
La structure de l’étude de marché
L’étude de marché comporte 2 volets complémentaires :
- Une partie macroéconomique permettant d’identifier les caractéristiques générales du marché (étude globale, sectorielle). On étudiera :
- La réglementation existante et à venir
- L’étude de l’offre et de la demande
- Une analyse technologique (les dernières innovations, les évolutions en cours, …)
- Une partie microéconomique comprenant :
- Une étude terrain de la clientèle (questionnaire, interview, …)
- La recherche des zones de chalandise (dans le cas d’un local)
- L’étude et la classification de la concurrence, des partenaires et des prescripteurs
- Les avis clients et partenaires potentiels lors de la présentation des caractéristiques du produit)
Les conclusions de l’étude
L’étude de marché permet de mesurer le potentiel du marché cible d’identifier les leviers à actionner pour réussir à l’intégrer.
L’étude de faisabilité
L’étude de faisabilité consiste à s’interroger sur la faisabilité de chacun des aspects du projet (commercial, technique, financement, …).
L’existence d’un point de blocage n’aboutit pas nécessairement à l’arrêt du projet, mais il doit permettre de mettre en évidence un manque stratégique à combler avant de créer l’entreprise.
Choisir votre accompagnant
Créer une entreprise seul est compliqué. De plus en d’organismes d’accompagnement (incubateurs, CCI, réseau d’accompagnement, …) recommandent aux entrepreneurs de s’associés. Certains vont même jusqu’à privilégier les projets portés par plusieurs créateurs d’entreprise.
Para ailleurs, il est important de noter qu’un projet à plus de chance de réussir lorsque les entrepreneurs se font accompagner. Les solutions d’accompagnement pour créer son entreprise sont diverses et parfois peu couteuses, on citera par exemple les CCI, les BGE, les réseaux d’accompagnement (réseau entreprendre), les avocats, les experts comptables ainsi que certains sites ou blog de qualité sur la création d’entreprise. Il est aussi possible de trouver un accompagnement auprès de coachs professionnels, de mentors ou d’accompagnants personnels (amis, famille, …).
L’important est de trouver un regard extérieurs compétent capable d’aider l’entrepreneur à faire avancer son projet en lui apportant une analyse complémentaire et lui évitant l’enlisement et les sujets non stratégiques souvent chronophages.
Attention cependant à ne pas avoir trop d’accompagnants aux risque de multiplier les avis divergeant et/ou contradictoires.
Choisir la forme juridique
Entreprise individuelle, auto entreprise, EIRL, EURL, SARL, SASU, SAS, SA, SNC, … Comment s’y retrouver dans la jungle des différents statuts juridiques.
Le choix du statu juridique est à la fois un acte qui peut être modifié, même si cela peut entrainer des dépenses couteuses, et un acte qui peut avoir des conséquences importantes dans de nombreux domaines comme :
- La protection sociale,
- La fiscalité,
- Le fonctionnement de la gouvernance,
- La nature des relations avec vos associés,
- Et d’autres encore …
Pour autant, il n’existe pas une « meilleure forme juridique » mais des formes juridiques plus ou moins adaptées au projet porté par l’entrepreneur.
[encadre]Attention, si le choix du statut juridique est, il n’est pas central. Les point clés de toute création d’entreprise sont le projet et l’équipe d’associés fondateurs.[/encadre]
Sécuriser son projet juridiquement
La sécurisation juridique de votre projet de création est une étape essentielle qui comprend de nombreux aspects qui nécessitent un conseil éclairé :
- Le contrat de confidentialité, NDA (Non Disclosure Agreement)
- Le pacte d’associés,
- Montage juridique & fiscaux
- Utilisation des obligations convertibles
- …
Le business plan
Le business plan est un document servant à :
- Présenter votre projet de création ou de reprise d’entreprise aux partenaires potentiels qui ont besoins de comprendre la nature et le fonctionnement économique du projet avant de s’engager.
- Formaliser votre idée et votre projet en mesurant sa viabilité. Un projet doit apporter de la valeur ajoutée à double titre :
- Pour l’entrepreneur, en lui assurant une rentabilité suffisante pour vivre et rembourser les sommes investies,
- Pour le marché cible afin de pouvoir faire une proposition de valeur intéressante.
Le business plan comporte deux grandes parties :
- Une partie rédactionnelle, dite qualitative, qui présente le business model du projet entrepreneurial
- Une partie financière, dite quantitative qui présente la viabilité économique et financière du projet. On y évalue sa rentabilité à l’aide des projections financières en répondant aux questions :
- Combien cela me coûterait ?
- Combien cela me rapporterait ?
Son élaboration doit faire l’objet d’une étude minutieuse, celle-ci peut être réalisée par l’entrepreneur, ou en collaboration avec un professionnel du chiffre : consultant, expert-comptable, etc.
Financer sa création d’entreprise
Le prévisionnel financier permet de mesurer les besoins financiers nécessaires au lancement et au financement de la société. L’étape suivante consiste à évaluer les sources de financement disponible et en trouver d’autre si nécessaire. Pour amorcer le projet de création, les sources de financement les plus courantes sont :
- L’apport personnel qui engage votre propre patrimoine,
- La love money qui provient de vos proches,
- L’emprunt bancaire,
- Les aides locales, régionales ou nationales,
- L’appel à des investisseurs extérieurs (actionnaires, Business Angel, prêts d’honneur…).
La majeure partie des projets mettent du temps avant de démarrer. De plus la mise en place du model économique est souvent plus longue que prévu. Il est par conséquent conseillé :
- D’allonger le délai de création de 6 à 12 mois pour s’assurer de ne pas à devoir trouver du financement avant d’avoir terminé le projet. Cela perturbe le créateur let le contraint parfois à devoir repousser son projet ou céder plus de capital qu’il ne l’aurait souhaité.
- De ne jamais utiliser l’ensemble du budget alloué lors de la première phase de création. Le développement de l’activité nécessitera surement une augmentation de capital. Avoir conserver la possibilité de faire une augmentation de capital permet de lever plus de fonds en restant indépendant.
- Ne pas hésiter à étudier la solution de l’emprunt bancaire (à condition de se protéger contre les engagements personnels trop importants). En ce moment l’argent coute pas cher, par ailleurs l’emprunt permet de faire un effet de levier intéressant et permet de limiter les prises de participations
En cas de levée de fonds, pensez à valoriser les actifs immatériels (nom de la société, image, …) qui concentre parfois la partie essentielle de la valeur d’une société.
Domicilier son entreprise
Pour être créée, la société doit avoir une adresse à laquelle sera domicilié son siège social. La localisation du domicile de l’entreprise devra tenir compte d’un ensemble de critères (coût, localisation, surface, accessibilité, isolement, …).
Selon la nature de l’activité, l’entrepreneur pourra domicilier sa société à son domicile personnel et, sous couvert de se faire un bail se verser un loyer. Il devra peut-être choisir son emplacement en fonction de la localisation des axes de transport, de certains prestataires ou de ses clients
Enfin le porteur de projet pourra choisir de s’installer au sein d’un écosystème dédié aux jeunes entreprises (couveuses, pépinières, …) qui permettent souvent de réduire le frais de loyer tout en profitant de profiter de services spécifiques et d’un suivi personnalisé. C’est aussi l’occasion d’échanger avec d’autres créateurs sur les problématiques rencontrées.
Quel capital social pour créer mon entreprise ?
Le montant du capital social doit être déterminé en fonction des besoins de la société. Un capital trop faible peut être à l’origine de situation financièrement compliquées.
Si le capital social doit être déposé avant la création, il sera mis à la disposition du jeune entrepreneur dès lors que celui-ci pourra justifier de l’immatriculation de la société en fournissant une copie du KBis.
[encadre]Remarque : Il est possible de prévoir une société à capital variable. Cette option permet de faire varier le capital à la hausse ou à la baisse. La détermination des seuil minimum et maximum doivent être étudiés avec soins. C’est une solution qui permet d’éviter le coût des successives augmentations de capital, ou la libération partielle qui n’est recommandée que dans des cas très spécifiques.[/encadre]
Choisir le nom et accomplir les démarches pour créer ma société
Si pour certaines activités le nom peut avoir une importance, la plupart du temps, l’idée et le projet sont bien plus importants. Inutile de se casser la tête à trouver un nom, certains entrepreneurs ne vont pas chercher leur nom fort loin ce qui ne les empêche pas de réussir
Les démarches administratives pour créer une entreprise sont au final assez simple. Il est possible de déposer son dossier de constitution en s’adressant au Centre de Formalité des Entreprises (CFE) le plus proche soit en allant sur place ou par internet ou le confier à un avocat ou un expert-comptable.
Mise en œuvre de votre stratégie
Il ne vous reste plus qu’à vous lancer en faisant preuve de volonté, de bon sens, et de curiosité. Pensez à vous entourer de conseils avisés, bienveillants et compétents (mentor, ancien créateur ou dirigeant, comité d’accompagnement). Lorsqu’ils sont bien choisis, ils peuvent représenter un atout décisif.
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