Le blog du dirigeant croit dur comme fer au secteur porteur du drone ! Ce petit appareil volant est en première ligne pour bénéficier, et des nouvelles applications technologiques, et de la baisse des prix du secteur high-tech.
Le clivage entre drone à usage professionnel et drone à usage de loisir tend à s’estomper. Les estimations chiffrées du marché sont comprises entre 25 M et 100 M d’euros rien qu’en 2016 ! Quelles entreprises peuvent réellement bénéficier des atouts du drone ? Pour quel type de modèle économique ?
Le blog du dirigeant laisse la parole à Clément Alaguillaume, fondateur de la société Sysveo (constructeur et solutions pour drones).
Le drone : à quoi ça sert en entreprise
Le drone est un support
Voyons le drone comme un support. L’avantage de ce petit appareil volant est qu’il peut être télépiloté à distance, à vue ou hors vue. Il peut même voler en toute autonomie grâce à des applications de préenregistrement des données de vol.
Couplé à la réalité augmentée, le drone peut aller partout alors que son pilote reste tranquillement au sol pour observer en temps réel sa trajectoire ou bien la modifier.
L’avantage ? Comparez le drone à un hélicoptère par exemple. Le drone permet d’accéder à des endroits dangereux pour l’homme, voire inaccessibles. Son bilan carbone est très bon. Il coûte une bouchée de pain à l’achat (comparé à l’hélicoptère) et il se détériore beaucoup moins vite. Les missions qu’il réalise sont effectuées en un temps record et nécessitent peu de moyens humains.
En bref, le drone équivaut à une baisse des coûts, à un gain temps et à un bilan carbone positif.
Des applications technologiques sur le drone
Le drone est donc un support innovant. Mais il peut aussi transporter toutes sortes de petits matériels ; innovants eux aussi, comme des caméras ou des capteurs. Les applications les plus fréquentes sont les caméras thermiques et les capteurs de mesure.
Le drone : pour quelles utilisations ?
Le drone d’inspection
Les missions d’inspection d’ouvrages industriels, de lignes électriques, de pipelines sont de plus en plus effectuées par les drones. Doté d’une caméra thermique, par exemple, le drone détecte les fuites énergétiques sur les bâtiments, les toits…
En revanche, les missions d’inspection nécessitent de savoir utiliser des logiciels spécifiques de traitement d’image. Des sociétés comme la SNCF, ERDF, Bouygues ou Eiffage sont en train de créer des départements spécialement dédiés aux applications du drone.
Le drone dans l’agriculture
Le secteur de l’agriculture débute sa mutation vers la robotique de manière générale et vers le drone plus particulièrement. Doté de caméras multi spectrales, le drone peut survoler les cultures et déterminer des indices qui facilitent grandement le travail des exploitants : indice de végétation, indice d’engrais, indice d’irrigation. Ceux-ci, géoréférencés sur un écran, permettent ensuite au conducteur des machines agricole d’arroser ou encore de déposer l’engrais de manière optimale.
Le comptage des animaux de nuit dans les réserves de chasse est un autre exemple d’application du drone muni d’une caméra thermique.
En Californie, le programme d’insertion Drones and Good recrute des vétérans de l’armée US’ mis sur la touche pour les former au pilotage de drone. Ils gèrent ensuite des drones munis de capteurs pour analyser les parcelles agricoles. Ce travail réduit de 25 % la consommation d’eau destinée à l’arrosage des sols. Le projet est piloté en partenariat avec SenseFly, filiale agricole de la société robotique française Parrot et la société d’entrepreneuriat social Calso Inc.
Le drone logistique
80 % des transports de marchandises en milieu urbain concernent des courses pour des colis de moins de 2 kg. Nos villes sont congestionnées et polluées. Ici, le drone transporteur a donc toute son utilité, mais la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) en charge de la réglementation aérienne, n’a pas encore tranché quant à l’exploitation des drones en milieu urbain. Quid d’une ville où de petits appareils pesant 8 kg maximum volent au-dessus de nos têtes et doivent éventuellement se poser en urgence ? Comment sécuriser nos habitants ?
La société Sysveo travaille en ce sens et conçoit un drone muni d’un parachute et d’un GPS. Cette solution innovante utilisera une infrastructure « en point à point », c’est-à-dire à base de relais prépositionnés avec obligation pour le drone de suivre un trajet prédéterminé par des points GPS (waypoint) en mode automatique. Les drones pourront être suivis à distance et identifiés par les tours de contrôle aérien. L’intervention humaine sera réduite à son strict minimum, à savoir au moment du chargement du drone et de sa supervision. Les batteries se rechargeront seules sur la plateforme d’atterrissage.
Plusieurs projets de drones logistiques sont en cours, notamment le projet « Drones for Life » pour le transport autonome d’urgence de médicaments et de sang à destination des hôpitaux.
En matière logistique, un drone doté d’un lecteur RFID ou d’un code-barre pourra réaliser en un temps record les missions d’inventaire dans les entrepôts.
Lutte contre le changement climatique, économies de temps et d’argent, sécurité des personnes, fiabilité des missions : le drone a tout de l’outil révolutionnaire pour les entreprises. Espérons que nos décideurs politiques comprennent les enjeux du drone pour faire évoluer la réglementation en faveur de son usage professionnel. Si vous aussi vous pensez que le drone pourrait améliorer la rentabilité ce votre modèle économique, n’attendez pas pour vous lancer !
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