Selon la Fédération européenne de l’Actionnariat salarié, la France occupe la première place au niveau européen en ce qui concerne le nombre des actionnaires salariés. Pourquoi un tel succès ? Quelle est l’utilité de ce type de participation pour le collaborateur et pour l’entreprise ? Le blog du dirigeant vous explique la démarche d’associer un collaborateur au capital de la société pour laquelle il est salarié.
Pourquoi faire entrer un nouvel associé ?
Faire de son collaborateur un associé se justifie par plusieurs raisons :
- L’entreprise recourt à l’introduction du collaborateur dans son capital pour attirer les bons profils, les fidéliser et les faire adhérer aux projets de la société. Ainsi, la structure se met à l’abri des aléas des départs imprévus.
- L’actionnariat des salariés offre la possibilité à l’entreprise de motiver ses collaborateurs sans être obligée d’augmenter leurs salaires.
- Le besoin en argent. La continuité du cycle d’exploitation et le financement des investissements demandent des fonds importants. Au lieu d’aller les chercher auprès des institutions financières, il est possible de proposer une contribution aux salariés, en l’échange de pouvoirs aux assemblées générales et d’une rémunération sur le bénéfice, évidemment.
- L’amélioration du rendement. Les études le prouvent : un actionnaire salarié a une productivité plus importante qu’un « simple » salarié. Avoir des fonds au capital est impliquant, car l’entreprise devient alors un véritable projet personnel, source d’enrichissement financier, mais aussi humain.
Prérequis pour intégrer un salarié au capital de sa société
Le collaborateur associé est un salarié à part entière, mais aussi un actionnaire à part entière. Cela veut dire qu’il a un double rôle dans la société. D’une part, il doit remplir pleinement sa mission salariée (d’ores et déjà bien définie dans le contrat de travail). D’autre part, il doit jouer le rôle d’associé qui lui donne la possibilité de voter les décisions importantes en assemblées générales. Le fait d’être un salarié actionnaire ne signifie pas que le collaborateur se décharge de ses responsabilités quotidiennes, ni qu’il cesse de respecter sa hiérarchie au sein de sa mission, c’est pourquoi ses fonctions doivent être bien précises.
Définir les titres financiers de l’associé collaborateur
La participation du collaborateur au capital de la société doit être définie en ce qui concerne le nombre de titres qu’il détient et les droits que ses actions lui confièrent, en matière de pouvoir aux assemblées générales et de taux de rémunération au bénéfice de la société. Ces mentions seront expressément ajoutées dans les statuts de la société et, le cas échéant, dans le pacte d’associés/pacte d’actionnaires.
Valider les attentes du collaborateur en tant qu’associé
L’actionnariat salarial, en plus des retombées positives pour l’entreprise, représente un outil important pour la concrétisation des attentes des collaborateurs puisqu’il permet un supplément de rémunération sous forme de dividende, à condition que la société fasse des bénéfices. Ce gain conditionné à la réussite implique et motive, certes, mais encore faut-il que le collaborateur ait ce type d’aspiration de carrière, nécessitant un investissement en argent (achat de titres financiers), en temps de travail supplémentaire et, in fine, un risque que la fonction de salarié n’implique pas. Dans le même esprit, l’actionnariat permet une progression dans la carrière du collaborateur avec des responsabilités grandissantes au fur et à mesure de l’augmentation du taux de sa participation.
Valider la vision et les valeurs du collaborateur en tant qu’associé
En devenant associé, le collaborateur peut participer à la définition de la stratégie de son entreprise. En effet, l’exercice de son droit de participer aux assemblées générales lui permet de valider la vision et les valeurs portées, d’exprimer son accord ou désaccord vis-à-vis de certains choix stratégiques et financiers. Cette participation peut être très utile pour l’entité dans la mesure où le collaborateur aura plus de connaissance de l’état de son entreprise qu’un actionnaire extérieur. Idem concernant sa connaissance de l’environnement de la société qui lui permet d’orienter la fonction Recherche et Développement vers les horizons les plus prometteurs. Bien sûr, ce cercle vertueux n’a lieu que si le collaborateur impliqué au capital embrasse les valeurs et la vision de la société et se voit motivé à hauteur de sa participation au capital. Un associé qui souhaite se rémunérer au maximum à court terme pourra, par exemple, voter contre la volonté de réinvestir les bénéfices dans des innovations ou dans le service Recherche et Développement, freinant toute ambition pour l’entreprise. Il est donc important de choisir d’associer un collaborateur qui partage les attentes, la vision et les valeurs de l’assemblée, en plus de ses « simples » compétences techniques au sein de sa mission salariée. Enfin, sachez que les dirigeants de PME qui décident d’associer leurs salariés proposent généralement des titres financiers pour une participation minoritaire, ceci pour ne pas perdre le bénéfice de la décision finale en assemblée générale.
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